COMMUNIQUE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE REUNI LE 30 JANVIER 2013
Lors de l’examen des dernières évolutions de la conjoncture économique internationale, le Conseil a noté le ralentissement du rythme de la croissance de l’économie mondiale en 2012 avec un taux de 3,2% contre 3,9% une année auparavant et ce, en rapport, surtout, avec les retombées de la crise de l’endettement public dans la Zone Euro. Concernant l’année 2013, la Banque mondiale et le F.M.I ont révisé, en janvier courant, leurs prévisions du taux de croissance attendu pour l’économie mondiale à 2,4% et 3,5%, respectivement et ce, en raison du faible rythme de l’activité dans les pays industrialisés alors que l’expansion économique continuera à se consolider dans les pays émergents et en développement. Par ailleurs, les marchés financiers internationaux ont connu globalement une évolution positive au début de l’année en cours sous l’effet de l’apparition de signes d’atténuation des difficultés budgétaires dans les pays avancés et du maintien par les Banques centrales de ces pays de politiques monétaires propices à relancer l’activité économique.
Concernant l’économie nationale, elle a pu sortir en 2012 de la situation de récession qu’elle avait connue un an plus tôt et amorcer une reprise économique progressive ayant concerné la plupart des secteurs d’activité, notamment l’agriculture et les services, en particulier le tourisme et le transport aérien avec un accroissement des recettes touristiques et du nombre de passagers de 30% et 32%, respectivement, ainsi que le secteur des industries non manufacturières dont l’indice de la production minière a connu une progression de 11,2% à fin octobre 2012, et à un degré moindre l’énergie. Par contre, les industries manufacturières orientées vers l’exportation ont enregistré une baisse de cet indice de 1,1% pour les industries mécaniques et électriques et de 3,6% pour le textile et habillement.
Au niveau des équilibres financiers, le Conseil a constaté qu’un ensemble d’évolutions négatives enregistrées au cours de l’année dernière imputables tant à l’évolution défavorable de la conjoncture internationale qu’au climat intérieur des affaires a contribué à exacerber les pressions sur la balance des paiements courants, la hausse du niveau général des prix et l’aggravation du déficit du Budget de l’Etat.
Concernant les paiements extérieurs, les exportations ont subi l’effet du repli de la demande extérieure provenant des pays partenaires européens qui ont connu une récession l’année dernière, alors que les importations ont augmenté, surtout pour l’énergie, les biens d’équipement et les biens de consommation, à un rythme plus rapide. Ces évolutions ont entraîné un élargissement du déficit commercial de 35% en 2012, contribuant à l’aggravation du déficit de la balance des paiements courants qui a atteint 8,1% du PIB contre 7,3% une année auparavant. Le financement de ce déficit a été assuré grâce à l’accroissement des flux d’investissements directs étrangers (+85,4%), d’une part, et à la mobilisation accrue des crédits extérieurs à moyen et long termes, d’autre part, ce qui a favorisé la consolidation des avoirs nets en devises pour atteindre 12.576 MDT ou l’équivalent de 119 jours d’importation au terme de l’année 2012 contre 10.581MDT et 113 jours à fin 2011.
Pour ce qui est de l’évolution des prix, le taux d’inflation a atteint 5,9% en termes de glissement annuel et 5,6% en moyenne au terme de l’année 2012 contre 3,5% enregistré en 2011. Cette hausse a concerné tous les groupes de produits, surtout les produits alimentaires dont les prix ont augmenté de 8,4% à la fin de l’année précédente.
Sur le plan monétaire, le besoin des banques en liquidités s’est progressivement atténué au cours du dernier trimestre de l’année, ce qui a entrainé une baisse de l’intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire. Il en est résulté, avec la décision de la Banque Centrale de relever son taux d’intérêt directeur à fin août 2012, une hausse du taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire passant de 3,16% en janvier 2012 à 3,98% en décembre de la même année. Au début de l’année en cours, l’intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire a été ramenée à 3.663 MDT en janvier (contre 4.786 MDT le mois précédent), en rapport avec la rationalisation du refinancement, d’une part, et l’amélioration de la liquidité bancaire suite surtout à la hausse sensible des dépenses de l’Etat, d’autre part. Aussi, le taux d’intérêt moyen sur ce marché a-t-il augmenté pour atteindre 4,17% au cours du même mois.
Concernant l’activité du secteur bancaire, elle a été marquée par la hausse de l’encours des dépôts en 2012 à un rythme plus rapide que celui enregistré l’année précédente (10,8% contre 5,1%) concernant, surtout, les certificats de dépôts et les dépôts à vue. Par contre, les concours à l’économie ont connu une décélération de leur rythme de progression (8,7% contre 13,4% en 2011) notamment pour les crédits à moyen terme en relation avec le ralentissement des investissements privés.
A la lumière de ces évolutions, et tout en observant les signes de reprise de l’activité économique à un rythme encourageant dans certains secteurs, d’une part, et la persistance des pressions sur les équilibres financiers intérieurs et extérieurs, d’autre part, le Conseil insiste sur la nécessité d’en combattre les sources et recommande plus de vigilance et de mettre en œuvre les mesures indispensables au maintien de ces équilibres à des niveaux soutenables, conditions nécessaires à la relance de l’investissement, de la croissance et de l’emploi, ainsi qu’au rétablissement de la stabilité économique et financière, et décide de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn
COMMUNIQUE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA B.C.T REUNI LE 27 FEVRIER 2013
Lors de ses délibérations, le Conseil d’Administration a passé en revu les perspectives d’évolution de l’économie mondiale qui, selon les dernières prévisions des principales institutions financières internationales, demeurent marquées par un faible rythme de croissance économique durant l’année en cours, en rapport avec l’atonie de l’activité économique dans les pays avancés, en particulier la Zone Euro qui subit encore les effets de l’austérité budgétaire et de la hausse du taux de chômage engendrant un ralentissement sensible de la demande, aussi bien, intérieure qu’extérieure.
Le Conseil a examiné également les évolutions récentes de la conjoncture économique et financière nationale à la lumière des dernières données disponibles concernant l’activité économique dans les différents secteurs et l’évolution des paiements extérieurs ainsi que les équilibres financiers globaux au cours de l’année 2012 et au début de l’année en cours. Il a été relevé à cet égard l’affermissement des indicateurs positifs de la reprise graduelle du rythme de la croissance dans la plupart des secteurs d’activité surtout ceux de l’énergie et des services, ce qui a permis la réalisation d’un taux de croissance de 3,6% en 2012 selon les récentes estimations de l’INS contre 3,5% prévu dans le Budget Economique et un repli de 1,9% en 2011. En outre, le taux de chômage global a enregistré une baisse de 2,2 points de pourcentage en comparaison avec la fin de l’année 2011, pour revenir à 16,7% tout en demeurant à des niveaux élevés pour les diplômés de l’enseignement supérieur.
De même, le Conseil a observé les résultats positifs sur le plan des échanges commerciaux avec l’extérieur au mois de janvier 2013, dont le déficit commercial a enregistré un repli de 24% sous l’effet conjugué de l’accroissement des exportations à un rythme nettement plus rapide que celui des importations, soit 23,6% contre 6,4%.
En revanche, le Conseil a remarqué que les récentes évolutions négatives observées à l’échelle nationale et qui pourraient prolonger, en cas de poursuite du manque de visibilité, la situation d’attentisme et de prudence observée chez les opérateurs économiques, pourraient affecter l’activité économique et exacerber les pressions sur les équilibres financiers internes et externes.
Dans ce contexte et selon les dernières données disponibles concernant l’évolution du secteur industriel au début de cette année, il a été constaté que l’affaiblissement de la demande extérieure a affecté les secteurs exportateurs et plus particulièrement le secteur des industries mécaniques et électriques et celui des industries du textile et habillement qui ont accusé un net ralentissement de leurs exportations au cours du mois de janvier 2013. Parallèlement, les indicateurs du secteur touristique ont connu une baisse notamment au niveau des entrées de touristes et des nuitées globales (-10,1% et -3,4% en glissement annuel, respectivement, au mois de janvier 2013) alors que les recettes à ce titre ont connu une légère progression de 1%.
Quant au secteur extérieur, et nonobstant la forte contraction du déficit courant de plus de 40% qui s’est situé à 0,5% du PIB en janvier 2013 contre 0,9% une année auparavant grâce au repli du déficit commercial, les avoirs nets en devises ont enregistré une baisse suite principalement au remboursement d’une tranche de la dette extérieure de l’ordre de 728 millions de dinars, pour revenir à 11.385 millions de dinars, soit l’équivalent de 107 jours d’importations en date du 25 février 2013 contre 12.576 millions de dinars et 119 jours à fin 2012.
S’agissant de l’évolution des prix à la consommation familiale, le taux d’inflation a atteint 6% en glissement annuel au mois de janvier 2013 contre 5,1% au cours du même mois de 2012, en rapport surtout avec l’accélération de la hausse des prix des produits alimentaires, notamment les produits frais dont les prix ont augmenté de 11,1%.
Sur le plan monétaire, le Conseil a souligné l’augmentation de nouveau des besoins de liquidité des banques durant le mois courant comparativement aux derniers mois et ce, en relation surtout avec l’accroissement notable du solde du compte courant du trésor qui a atteint 1.769 millions de dinars en moyenne durant le même mois, ce qui a amené la Banque Centrale à accroître ses interventions sur le marché monétaire à hauteur de 4.089 millions de dinars en moyenne quotidienne jusqu’au 24 février 2013 contre 3.653 millions de dinars en janvier dernier. Parallèlement, le taux d’intérêt moyen sur ce marché a atteint 4,24%, au cours de la même période du mois de février 2013, contre 4,11% pour le mois de janvier.
Pour ce qui est de l’activité bancaire, il est à signaler que l’encours des dépôts a connu une décélération (soit 0,2% en janvier 2013 contre 4,9% en décembre passé) qui a touché essentiellement l’encours des dépôts à vue et celui des comptes à terme. Les concours à l’économie ont connu également la même tendance en enregistrant une quasi-stagnation (0,2% contre 0,7%) en rapport surtout avec la baisse des crédits à court terme et la stagnation des crédits à moyen et long termes.
A la lumière de ces évolutions et compte tenu de la poursuite de la hausse des prix outre l’apparition d’indices reflétant la persistance des tensions inflationnistes dans les mois à venir, le Conseil a mis l’accent sur la nécessité d’un engagement ferme de toutes les parties prenantes afin de maîtriser les sources de ces pressions, qu’elles soient d’origine monétaire ou non monétaire, dans le but de garantir la stabilité des prix qui demeure une condition nécessaire pour assurer une croissance économique saine, durable et juste tout en préservant les équilibres financiers globaux. En outre, le Conseil estime nécessaire de conférer une plus grande marge de fluctuation au taux d’intérêt sur le marché monétaire, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn
Communiqué du conseil d’administration de la B.C.T réuni le 27 mars 2013:
Le Conseil a passé en revue, au début de ses travaux, les évolutions récentes de la conjoncture économique mondiale qui a été marquée, notamment, par une amélioration de certains indicateurs de l’activité économique aux Etats-Unis et à un degré moindre dans la zone Euro dont certaines économies demeurent sous l’effet des retombées de la crise des dettes souveraines, ce qui laisse présager une poursuite de la récession économique dans cette zone durant l’année en cours, mais de moindre ampleur par rapport à l’année 2012.
Lors de l’analyse des récentes évolutions de la situation économique au plan national, le Conseil a noté la poursuite de l’évolution positive de l’activité surtout dans le secteur industriel et ce, pour le septième mois consécutif, avec une progression de l’indice de la production industrielle de 3,5% au mois de décembre dernier contre un repli de 7,1% un an plus tôt, en relation notamment avec la hausse importante de la production des industries chimiques et l’accroissement de celle de l’énergie, ce qui a permis de limiter l’effet de la baisse de la production du secteur minier. Il est à noter, dans ce contexte, que ce dernier a commencé à reprendre son rythme normal d’activité.
En revanche, le Conseil a signalé la poursuite de la baisse de l’activité dans le secteur des services, en particulier le tourisme dont les principaux indicateurs ont accusé un repli durant les deux premiers mois de l’année en cours.
Par ailleurs et lors de l’examen de l’évolution du secteur extérieur, le Conseil a enregistré une amélioration du solde de la balance courante au cours des deux premiers mois de l’année, avec un déficit représentant 1,2% du PIB contre 1,4% au cours de la même période de 2012 et ce, en rapport avec le repli du déficit commercial suite à l’accroissement des exportations de 7,3% contre 3,6% pour les importations permettant ainsi d’améliorer le taux de couverture de 2,6 points de pourcentage. Néanmoins, les avoirs nets en devises se sont situés à 11.230 MDT ou l’équivalent de 106 jours d’importation à la date du 26 mars 2013 contre 119 jours au terme de l’année précédente, suite notamment aux paiements au titre du service de la dette extérieure. Toutefois, ce niveau de réserves demeure relativement aisé en comparaison à la référence acceptable estimée à 3 mois d’importation.
Concernant l’évolution des prix, le taux d’inflation a atteint 5,8%, en glissement annuel, à fin février 2013 contre 6% le mois précédent en relation avec les soldes d’hiver. Toutefois, le taux d’inflation de base (hormis les produits frais et encadrés), a enregistré une hausse pour s’établir à 6,2% au terme du mois de février, étant signalé qu’au vu de plusieurs indicateurs, la poursuite des tensions inflationnistes reste probable pour les prochains mois.
S’agissant des récentes évolutions sur le plan monétaire, la liquidité bancaire a enregistré une certaine détente au cours des 26 premiers jours du mois de mars après les pressions qu’elle a connues durant le mois de février se traduisant, ainsi, par une baisse de l’intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire pour revenir à 2.774 MDT le 26 mars contre 4.045 MDT en février. Le taux d’intérêt moyen sur ce marché s’est établi à 4,27% depuis le début du mois en cours contre 4,20% en février dernier.
Pour ce qui est de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a enregistré la progression de l’encours des dépôts au cours du mois de février 2013, après avoir accusé une baisse le mois précédent. Cette amélioration a concerné surtout les certificats de dépôts et, à un degré moindre, les comptes à terme. Les crédits accordés à l’économie ont également connu une accélération durant le même mois en augmentant de 0,9% contre 0,2% en janvier dernier suite, notamment, à l’accroissement des crédits à court terme contre une stagnation des crédits à moyen et long termes.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a mis l’accent sur la nécessité de soutenir davantage les secteurs exportateurs dans un contexte marqué par le repli de la demande extérieure des principaux marchés traditionnels et a appelé à intensifier les efforts à tous les niveaux pour contenir les pressions inflationnistes qui revêtent désormais un caractère global et structurel, menaçant la compétitivité de l’économie et le retour progressif de son rythme normal, tout en soulignant, à ce titre, les décisions prises récemment par le gouvernement en vue de maîtriser les prix et dont la mise en œuvre est requise dans les plus brefs délais. Aussi, le Conseil a-t-il décidé de relever le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale de 25 points de base pour le porter à 4%.
En outre, le Conseil a été informé, au terme de ses travaux, des décisions prises par la Banque Centrale pour promouvoir l’épargne et dynamiser davantage l’activité du marché monétaire, à savoir :
- le déplafonnement du taux de rémunération des dépôts à terme;
- le relèvement du taux minimum de rémunération de l’épargne;
- la revue des mesures prises en octobre 2012 portant sur la rationalisation des crédits à la consommation afin d’y introduire plus de souplesse à travers la réduction du taux de la réserve obligatoire y afférent.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)
Communiqué du conseil d’administration de la B.C.T réuni le 30 avril 2013.
Au début des travaux du Conseil d’Administration, Monsieur le Gouverneur a présenté un exposé sur la participation de la Banque Centrale de Tunisie aux réunions du printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, au cours desquelles il s’est entretenu avec plusieurs hauts responsables financiers sur le plan international et régional, en particulier Mme Christine LAGARDE, Directrice Générale du FMI. Dans ce cadre, Le Conseil s’est félicité des bons résultats de cette participation qui a été couronnée, notamment, par l’annonce de la conclusion des négociations relatives à un accord de confirmation pour une période de 24 mois d’un montant de1,75 milliard de dollars américains (soit l’équivalent de 2,7 milliards de dinars) et ce, afin d’appuyer le programme des réformes économiques et financières mis en place par le gouvernement tunisien, ce qui le conforte à mobiliser les ressources extérieures nécessaires permettant de subvenir aux besoins de financement de la balance des paiements et du budget de l’Etat.
Le Conseil a, ensuite, passé en revue les évolutions récentes de l’économie mondiale caractérisées surtout par la révision à la baisse, par le FMI, des prévisions de la croissance économique mondiale attendue pour cette année et l’an prochain, par rapport aux estimations du mois de janvier 2013.
En ce qui concerne l’économie tunisienne, le Conseil a examiné les dernières estimations de la croissance économique pour l’année en cours qui s’établiraient à 4% et ce, en raison de la contraction attendue au niveau du secteur de l’agriculture et de la pêche ainsi que le ralentissement du rythme de l’activité dans les industries manufacturières et les services.
Au regard des derniers indicateurs économiques, le Conseil a constaté l’évolution contrastée dans les divers secteurs, notant la poursuite du rythme toujours positif de l’activité du secteur industriel pour le septième mois consécutif avec une augmentation de l’indice de production, au mois de janvier 2013, de 2,6% en glissement annuel suite à l’évolution positive dans le secteur des industries manufacturières (1,8%) et celui des industries non manufacturières (6,8%) qui a bénéficié de la hausse de la production énergétique ; alors que les tensions au niveau du secteur des services se poursuivent à cause de la baisse continue des principaux indicateurs du secteur touristique au mois de mars 2013, et ce, pour le troisième mois consécutif. Le Conseil a noté dans ce cadre, et selon les derniers indicateurs, le ralentissement du rythme de l’investissement aussi bien intérieur qu’extérieur et a exprimé son inquiétude quant à l’impact de cette évolution sur la croissance et les équilibres financiers.
Concernant le secteur extérieur, le Conseil a souligné la poursuite de l’amélioration de la situation de la balance courante au cours du premier trimestre 2013. En effet, le déficit courant s’est établi à 1,8% du PIB contre 2,3% une année auparavant, suite principalement à la baisse du déficit commercial en relation avec l’accroissement des exportations à un rythme plus rapide que celui des importations (+8,5% et +3,9% respectivement), ce qui s’est traduit par une amélioration du taux de couverture de 3,2 points de pourcentage. Toutefois, la hausse des dépenses au titre du remboursement de la dette extérieure, qui s’est accompagnée par un repli des revenus des investissements étrangers, a engendré une baisse du volume des réserves en devises qui se sont établies, au 29 avril 2013, à 10.902 MDT ou l’équivalent de 102 jours d’importations, contre 11.170 MDT et 104 jours au terme du mois précédent.
Concernant l’évolution des prix à la consommation, le taux d’inflation a connu une accélération au mois de mars 2013 pour s’établir à 6,5% en glissement annuel contre 5,8% au mois de février dernier, en rapport notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires (8,8%) et le dernier ajustement des prix des carburants et de l’énergie.
Sur le plan monétaire, les besoins de liquidité des banques se sont atténués au mois d’avril 2013, ce qui a contribué à faire baisser les interventions de la BCT sur le marché monétaire revenant à leur plus bas niveau depuis le début de l’année, soit 3.476 MDT en moyennes quotidiennes jusqu’au 29 du mois, contre 3.560 MDT en mars. Pour sa part, le taux d’intérêt moyen sur ce marché a poursuivi sa tendance haussière pour atteindre 4,70% au cours de la même période contre 4,33% le mois précédent, en relation surtout avec les décisions qui ont été prises par le Conseil de la BCT lors des précédentes réunions, notamment la dernière augmentation du taux d’intérêt directeur afin de contrecarrer la montée des tensions inflationnistes.
Lors de l’analyse de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a constaté une hausse de 2,3% de l’encours des dépôts au cours du premier trimestre de 2013, soit un rythme plus rapide que celui enregistré au cours de la même période de 2012 et de 2010 (2,1% et 1,7%, respectivement). Cette hausse a concerné les certificats de dépôts et les comptes d’épargne. En revanche, les concours à l’économie ont enregistré, au cours de la même période, une progression de 1,8% contre 2,4% durant la même période de 2012.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a exprimé son inquiétude quant à la persistance des tensions inflationnistes et son impact sur la compétitivité de l’économie nationale, et en particulier sur certains secteurs orientés à l’exportation, dans un contexte qui demeure marqué par la faiblesse de l’investissement intérieur et extérieur. En outre, le Conseil a réitéré son appel pour toutes les parties prenantes à doubler les efforts afin de mieux contrôler les facteurs qui alimentent la hausse des prix, en particulier l’amélioration des circuits de distribution et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)
Communiqué du conseil d’administration de la B.C.T réuni le 27 mai 2013
Le Conseil a passé en revue, au début de ses travaux, les évolutions récentes de la conjoncture économique mondiale compte tenu des derniers indicateurs relatifs au premier trimestre de l’année en cours et qui reflètent une disparité du rythme de l’activité économique entre les principaux pays avancés. En effet et concernant la Zone Euro, la récession s’est poursuivie pour le cinquième trimestre consécutif, avec une accentuation du repli de la croissance par rapport au dernier trimestre de l’année 2012, touchant la plupart des économies de la zone. A l’inverse, les indicateurs récents montrent un regain progressif de dynamisme de l’économie américaine.
A l’échelle nationale, le Conseil a examiné les estimations de la croissance économique durant le premier trimestre de l’année en cours qui s’est établi à 2,7% en rythme annuel (contre 4% le trimestre précédent et 4,6% enregistré au cours de la même période de l’année précédente), s’interrogeant sur l’impact de ce résultat sur la capacité d’atteindre l’objectif de croissance pour l’année 2013 fixé à 4%. Cette évolution est imputable au repli de l’activité au niveau des secteurs de l’agriculture et pêche (-1,6%) et des industries non manufacturières (0,2%), qui demeurent tributaires surtout de la production minière, alors que les secteurs des industries manufacturières et les services du transport et des télécommunications ont affiché une évolution positive. Par ailleurs, le Conseil a noté la poursuite de la bonne tenue de l’indice de la production industrielle au mois de mars dernier et ce, pour le neuvième mois consécutif, en rapport avec l’amélioration de la production des industries mécaniques et électriques et celle des industries textiles, habillement, cuirs et chaussures, relevant toutefois le repli continu des indicateurs de l’activité touristique depuis le début de cette année.
Pour ce qui est du secteur extérieur, et en dépit d’une relative détente du déficit courant durant les quatre premiers mois de l’année en cours pour atteindre 2,5% du PIB contre 2,8% une année auparavant, les pressions sur la balance des paiements persistent sous l’effet de la baisse de l’excédent des opérations financières avec l’extérieur, en rapport avec la contraction des revenus au titre aussi bien des investissements directs étrangers que des tirages sur emprunts à moyen et long termes, ce qui a affecté le niveau des réserves en devises qui se sont établies à 10.291 MDT ou l’équivalent de 95 jours d’importation en date du 24 mai 2013, contre 9.831 MDT et 101 jours un an plus tôt et 119 jours à fin 2012.
Pour ce qui est du taux de change du dinar, il a connu depuis le début du mois de mai courant, des tensions qui se sont traduites par une dépréciation de 4,1% vis-à-vis de l’euro et de 6,1% par rapport au dollar américain jusqu’à la mi-mai et en comparaison avec la fin de l’année dernière, atteignant des plus hauts niveaux lors des échanges interbancaires (environ 2,2 dinars vis-à-vis de l’euro et 1,69 dinar par rapport au dollar) et ce, sous l’effet de la concomitance de demandes de la part de certaines entreprises sur le marché des changes, soit pour le règlement d’importations ou pour le transfert de bénéfices. En revanche et grâce aux interventions de la Banque Centrale sur le marché des changes dans le cadre de son rôle régulateur, ces tensions se sont atténuées, ce qui a permis un retour à une évolution normale du taux de change du dinar, soit 2,1385 dinars pour un euro et 1,65 30 pour un dollar au 24 mai courant.
Quant à la variation des prix, l’indice général a connu une évolution positive avec un léger ralentissement de son rythme d’accroissement. En effet, le taux d’inflation est revenu de 6,5% en glissement annuel en mars à 6,4% au mois d’avril 2013. Toutefois, la variation mensuelle de l’indice (0,7% contre 0,6% un mois auparavant) confirme la persistance des tensions inflationnistes pour la plupart des produits de consommation en dépit de la baisse des prix des produits alimentaires frais.
Sur le plan monétaire, le repli des besoins en liquidités des banques s’est poursuivi en avril 2013 et pour le deuxième mois consécutif, ce qui a entrainé une baisse des interventions de la Banque Centrale sur le marché monétaire revenant à 3.482 MDT en moyenne quotidienne contre 3.560 MDT en mars. Le taux d’intérêt moyen sur ce marché a poursuivi sa tendance haussière pour atteindre 4,70% en avril contre 4,33% un mois plus tôt.
Lors de son examen de la situation de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a enregistré le ralentissement du rythme de l’accroissement de l’encours des dépôts au cours des quatre premiers mois de l’année courante (1,9% contre 3,6% un an plus tôt), parallèlement à la décélération des concours à l’économie au cours de la même période (2,5% contre 3,5%), suite notamment à la baisse continue des crédits à court terme, sachant que l’augmentation des crédits a concerné les secteurs productifs au détriment des crédits à la consommation.
Au regard de ces évolutions, le Conseil a mis l’accent sur la nécessité de conjuguer tous les efforts afin de favoriser un climat propice au retour de l’activité économique en général et dans les secteurs exportateurs, en particulier, au rythme requis permettant de préserver les équilibres financiers internes et externes et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)
Communiqué du conseil d’administration de la B.C.T réuni le 26 juin 2013:
Le Conseil a examiné, au début de ses travaux, les développements récents de la conjoncture économique internationale, et notamment les dernières prévisions de croissance des principaux pays industrialisés, publiées à la fin du mois de mai dernier par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), faisant état de la poursuite des disparités des rythmes de croissance entre les grandes économies du monde. Ainsi, aux Etats-Unis, la croissance devrait marquer un ralentissement durant cette année avant de connaître une accélération l’année prochaine, alors que l’économie de la Zone Euro devrait connaitre une poursuite de la récession économique cette année pour amorcer une certaine reprise en 2014.
Lors de l’analyse de la situation de l’économie nationale, le Conseil a pris acte des récentes évolutions sectorielles durant le premier semestre de l’année en cours qui a été caractérisé globalement par des conditions climatiques défavorables affectant la production du secteur agricole comparativement à la campagne précédente. En revanche, le Conseil a signalé la consolidation du rythme de la production industrielle au mois d’avril dernier (hausse de l’indice de la production industrielle de 4,1% en glissement annuel contre 2,4% un mois auparavant et une baisse de 5,3% en avril 2012) et ce, en rapport avec la reprise enregistrée au niveau de la production des industries manufacturières notamment celles orientées à l’exportation et la hausse de celle des industries non manufacturières. Pour leur part, les indicateurs de l’activité touristique ont connu, également, une amélioration notable au cours du mois de mai dernier (hausse des entrées des non-résidents, des nuitées et des recettes touristiques de 10,4%, 15% et 0,7% respectivement), surtout après l’évolution baissière observée au cours des quatre premiers mois de l’année.
S’agissant du secteur extérieur, le Conseil a noté la poursuite de l’aggravation du déficit commercial au cours des cinq premiers mois de l’année en cours, ayant augmenté de 5,5% par rapport à la même période de l’année précédente, sous l’effet de la hausse continue des importations de la plupart des groupes de produits, sachant que le déficit commercial s’est accru sensiblement au mois de mai en comparaison avec la moyenne mensuelle des quatre premiers mois de cette année. Cette tendance a été à l’origine de la poursuite des pressions sur le déficit courant qui s’est établi à 3,7% du PIB, ce qui a entraîné une baisse des réserves en devises au niveau de 10.473 MDT ou l’équivalent de 96 jours d’importation en date du 26 juin 2013, en rapport avec le repli de l’excédent de la balance des opérations financières résultant de la contraction simultanée des investissements directs étrangers et des tirages sur les emprunts extérieurs à moyen et long termes.
Concernant l’évolution des prix, le taux d’inflation s’est stabilisé au mois de mai 2013 au même niveau enregistré le mois précédent, soit 6,4% en glissement annuel et ce, en relation avec la baisse qui a touché les prix des produits alimentaires d’un mois à l’autre.
Analysant les récentes évolutions monétaires, le Conseil a enregistré la poursuite de la hausse des besoins de liquidité des banques au cours du mois de juin, ce qui a amené la Banque Centrale à intensifier ses interventions sur le marché monétaire qui ont atteint près de 4.851 MDT en moyenne jusqu’au 26 du même mois, contre 3.922 MDT en mai. Il en est résulté une augmentation du taux d’intérêt moyen sur ce marché qui s’est élevé à 4,74% au cours de la même période contre 4,69% le mois précédent.
Concernant l’activité bancaire, l’encours des dépôts a enregistré une légère progression au cours des cinq premiers mois de l’année en cours (0,8%) par rapport à la même période de l’année 2012. Cette décélération est imputable essentiellement à la baisse des dépôts à vue, outre la contraction du rythme d’évolution des certificats de dépôts. Parallèlement, les concours à l’économie ont enregistré une tendance similaire, au cours de la même période, soit une hausse de 3,2% contre 4,3% un an plus tôt.
Par ailleurs, le Conseil a examiné le projet du Rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie au titre de l’année 2012 et a approuvé ledit projet.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant le rythme d’accroissement du déficit courant, tout en mettant l’accent sur le nécessité d’allier les efforts afin de contenir les pressions sur l’équilibre du secteur extérieur et les réserves en devises, ce qui exige, en particulier, de prendre les mesures adéquates à même de maîtriser l’aggravation du déséquilibre de la balance commerciale, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)
Communiqué du conseil d’administration de la B.C.T réuni le 31 juillet 2013:
Au début de ses travaux, le Conseil d’Administration a observé une minute de silence en hommage aux martyrs de la Nation tombés ces derniers jours, avant d’examiner les récents développements sur la scène nationale et leurs éventuelles conséquences sur la stabilité politique et sociale du pays et, partant, sur sa situation économique et financière.
En ce qui concerne les dernières évolutions de la conjoncture économique mondiale, le Conseil a relevé la révision à la baisse par le FMI, durant le mois en cours, du taux de la croissance économique mondiale, par rapport à ses prévisions du mois d’avril dernier. Ainsi, ce taux pourrait atteindre 3,1% au cours de cette année et 3,8% pour l’année prochaine contre 3,1% enregistré en 2012 et ce, en rapport, surtout, avec le ralentissement de l’activité dans plusieurs pays émergents, outre le risque de la récession dans la Zone Euro pour une période plus prolongée.
Sur le plan national, le Conseil a noté que les données disponibles montrent une atonie du rythme de l’activité économique durant le premier semestre de l’année en cours ce qui rend difficile, si cette tendance se poursuit, la réalisation de l’objectif fixé dans le Budget économique en matière de croissance pour l’année 2013 et ce, malgré certaines évolutions sectorielles positives, en particulier la progression du rythme de la production du secteur industriel au mois d’avril (hausse de l’indice de la production industrielle de 4,1%), la poursuite de l’amélioration des indicateurs du secteur touristique au mois de juin et pour le deuxième mois consécutif (hausse des nuitées et des recettes de 4,6% et 5,4% respectivement) et la reprise de l’activité du transport aérien selon les données relatives au mois de mai.
Pour ce qui est du secteur extérieur, le Conseil a souligné l’aggravation continue du déficit commercial avec l’extérieur durant le premier semestre de l’année en cours et, partant, la persistance des tensions exercées sur le déficit courant qui est demeuré à un niveau préoccupant malgré la baisse relative observée par rapport à la même période de l’an passé, soit 4,2% du PIB contre 4,6%. Toutefois, l’impact de ces évolutions sur le niveau des réserves en devises, qui ont atteint 11.347 MDT ou l’équivalent de 104 jours d’importation en date du 30 juillet 2013, a été atténué grâce à une mobilisation importante de ressources extérieures et ce, en dépit du repli de l’excédent de la balance des emprunts et celui de la balance des investissements extérieurs.
Quant à l’évolution des prix à la consommation, le taux d’inflation s’est stabilisé à un niveau élevé au mois de juin 2013, soit 6,4% en glissement annuel et ce, pour le troisième mois consécutif, sachant que l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,3% en juin 2013 contre 0,1% le mois précédent.
Concernant le marché des changes, le dinar a enregistré, en date du 29 juillet et comparativement à fin juin 2013, un léger repli vis-à-vis de l’euro et du yen japonais de 1,6% et de 1,1%, respectivement, contre une quasi-stabilité par rapport au dollar U.S.
S’agissant des évolutions monétaires, les besoins de liquidité des banques se sont globalement atténués durant la première moitié de l’année courante en comparaison avec la situation ayant prévalu à la fin de 2012. Toutefois ces besoins se sont accrus à partir du mois de juin 2013, amenant ainsi la Banque Centrale à intensifier ses interventions sur le marché monétaire qui ont atteint le 30 juillet courant leur plus haut niveau depuis le début de l’année, soit 4.814 MDT en moyenne contre 4.758 MDT un mois auparavant et 3.922 MDT au mois de mai.
Aussi, le taux d’intérêt moyen sur ce marché s’est-il stabilisé à 4,74% en juillet, soit le même taux enregistré le mois précédent. Il est à signaler qu’une cellule de veille a été mise en place au sein de la Banque Centrale pour assurer un suivi attentif des dernières évolutions des principaux indicateurs économiques et financiers et du marché des changes. En outre et dans le cadre du suivi diligent du développement de la conjoncture économique et financière en collaboration avec le secteur bancaire, le Gouverneur de la Banque Centrale a tenu une réunion avec les dirigeants des banques en date du 30 juillet durant laquelle a été relevé, notamment, le déroulement normal des opérations bancaires surtout monétaires et de change.
Lors de l’analyse de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a constaté le ralentissement du rythme de progression de l’encours des dépôts au cours du premier semestre de l’année en cours par rapport à la même période de 2012 (2,4% contre 4,1%) et ce, parallèlement à l’évolution des concours à l’économie qui se sont accrus, au cours de la même période, de 3,2% contre 5,1% durant le premier semestre de 2012, suite notamment à la faiblesse du rythme des crédits à moyen et long termes.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant les événements récents qui ont marqué la scène nationale, tout en alertant sur la gravité de leurs retombées éventuelles sur l’activité économique et les équilibres financiers internes et externes, s’ils ne sont pas circonscrits rapidement. En outre, le Conseil a confirmé le maintien d’une politique monétaire accommodante par La Banque Centrale afin de fournir les liquidités nécessaires à l’activité économique et au soutien des secteurs productifs, outre le suivi rigoureux de l’évolution des indicateurs monétaires et financiers, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
Le Conseil a également appelé à prendre les mesures urgentes nécessaires sur les plans politique, sécuritaire et économique à même de pallier, moyennant la conjugaison de tous les efforts, la situation difficile et d’aider à retrouver le rythme requis de l’activité économique pour les derniers mois de cette année.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)
Communiqué du Conseil d’Administration de la B.C.T réuni le 4 septembre 2013:
Lors de sa réunion, le Conseil a passé en revue les évolutions récentes de la conjoncture économique internationale au titre du deuxième trimestre de 2013, qui font ressortir une évolution positive du rythme de croissance dans la plupart des pays industrialisés, en comparaison avec le premier trimestre. Toutefois, les tensions géopolitiques ont contribué à la hausse des prix des produits de base, en particulier le pétrole brut, et à l’accentuation de la volatilité sur les marchés financiers internationaux.
Concernant l’économie nationale, le Conseil a souligné l’amélioration du rythme de la croissance au cours du deuxième trimestre de 2013, compte tenu des dernières données publiées par l’Institut National de la Statistique affichant un accroissement du PIB, en glissement annuel et aux prix constants, de 3,2%, soit le même taux enregistré pendant la même période de 2012, contre 2,6% au cours du trimestre précédent, pour s’établir ainsi à 3% pour le premier semestre de l’année en cours avec un taux cible de 3,6% pour toute l’année 2013, contre des prévisions préliminaires de 4%, et ce grâce aux mesures économiques et financières que le gouvernement compte mettre en œuvre prochainement.
Cette amélioration de la croissance, au cours du deuxième trimestre, est imputable, essentiellement, à la consolidation de l’activité dans les industries manufacturières (4,8%), notamment les industries chimiques et les industries du textile, habillement, cuir et chaussures, dans le secteur des services marchands (4,3%), en particulier les télécommunications et le transport et dans les services non marchands(6,3%), sachant qu’une contraction a été observée au niveau de l’agriculture et pêche (-3%) et des industries non manufacturières (-1,4%), principalement l’extraction du pétrole et du gaz naturel. Le Conseil a également noté la reprise qu’a connue le secteur touristique au cours du mois d’août 2013 après un repli enregistré le mois précédent.
Pour ce qui est du secteur extérieur, le Conseil a enregistré la poursuite du creusement du déficit commercial durant les huit premiers mois de l’année en cours (+3,3% en comparaison avec la même période de 2012), ce qui constitue une source de pressions persistantes sur le déficit courant qui demeure élevé malgré sa baisse relative en comparaison avec la même période de 2012 (5,4% du PIB contre 5,7% une année auparavant). En dépit de cette situation, les avoirs nets en devises se sont établis, au 30 août 2013, à 11.389 MDT, soit l’équivalent de
104 jours d’importation, contre 10.300 MDT et 102 jours une année auparavant ; sachant que le plus bas niveau de l’année en cours a été atteint le 18 juin avec 94 jours d’importation.
En outre, le Conseil a relevé la légère amélioration qui a été observée au niveau de l’inflation et reflétée par la décélération de l’augmentation de l’indice général des prix à la consommation durant le mois d’août 2013 et ce, pour le deuxième mois consécutif, soit 6% en glissement annuel contre 6,2% un mois plus tôt.
Concernant, les évolutions monétaires, une pression sur la liquidité bancaire a été enregistrée suite à la poursuite de la hausse des besoins des banques au cours du mois d’août 2013 et pour le quatrième mois consécutif, amenant la Banque Centrale à intervenir davantage, en injectant de la liquidité passant à une moyenne quotidienne de 4.974 MDT contre 4.803 MDT en juillet. Pour sa part, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire s’est établi à un niveau élevé, soit 4,75% au cours du même mois, contre 4,73% un mois plus tôt.
Lors de son examen de l’évolution de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a relevé la poursuite de l’accroissement de l’encours des dépôts, durant les sept premiers mois de l’année en cours, à un rythme plus lent en comparaison avec la même période de 2012 (2,8% contre 4,7%), notamment pour les dépôts à vue. De même, les concours à l’économie ont connu, au cours de la même période, une décélération, soit une hausse de 4,2% contre 6,3% une année auparavant suite, notamment, à la poursuite de la baisse de l’encours des crédits à court terme et au ralentissement de l’accroissement de l’encours des crédits à moyen et long termes, ce qui reflète, dans une large mesure, la baisse de la dynamique d’investissement au niveau des entreprises.
A la lumière des dernières données disponibles, le Conseil a exprimé de nouveau sa profonde préoccupation quant à la persistance des risques qui peuvent compromettre l’évolution de l’économie nationale sur fond de persistance du manque de visibilité auprès des opérateurs économiques et ses retombées sur les secteurs productifs et exportateurs. Cette situation est reflétée par le classement de la Tunisie en matière de compétitivité internationale, qui est passé du 40 éme rang en 2011-2012 au 83 éme rang pour la période 2013-2014 selon le dernier rapport du Forum de Davos.
En outre, l’exacerbation des tensions sur la scène politique nationale menace, plus que jamais, la sécurité et les fondamentaux de l’économie nationale. Le Conseil a appelé de nouveau toutes les parties prenantes à multiplier les efforts afin d’instaurer la stabilité dans le pays, facteur qui reste le principal garant pour la relance de l’activité économique, la consolidation de l’investissement intérieur et étranger et la promotion de l’emploi et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn)
Communiqué du Conseil d’Administration de la B.C.T réuni le 25 septembre 2013:
- Le Conseil a passé en revue, au début de ses travaux, les principales évolutions de la conjoncture économique internationale qui a été marquée, selon les derniers indicateurs, par la poursuite de l’amélioration de l’activité économique durant le troisième trimestre de l’année en cours dans les pays industrialisés, surtout dans les pays de la Zone Euro, ainsi que par la détente de la volatilité sur les marchés financiers internationaux, en relation, notamment, avec la décision des principales banques centrales de poursuivre l’adoption de politiques monétaires expansionnistes.
Concernant l’évolution de la conjoncture économique nationale, le Conseil a noté certains indicateurs positifs, dont notamment:
- ala poursuite de l’amélioration de l’indice de la production industrielle au cours du premier semestre de 2013 (1,8% contre 1,4%, pour la même période de l’an passé) ;
bl’amélioration des ventes des principaux secteurs orientés vers l’exportation, en particulier le textile, habillement, cuirs et chaussures et les industries mécaniques et électriques ;
- cle regain de la croissance positive du secteur touristique, au cours du mois d’août 2013 en comparaison avec le même mois de l’année précédente, et ce, après le fléchissement enregistré en juillet. Cette tendance a été observée au niveau des nuitées touristiques globales (+3,5%), du nombre des entrées (+20,1%) et des recettes en devises (+11%) ;
- dla détente au niveau de l’évolution des prix, même si le taux d’inflation s’est maintenu à des niveaux élevés. En effet, la hausse de l’indice des prix à la consommation a baissé pour le deuxième mois consécutif, au cours du mois d’août 2013, revenant à 6% en glissement annuel contre 6,2% le mois précédent. Cette tendance a aussi concerné le taux de l’inflation sousjacente (hors produits encadrés et frais) qui a reculé de 6,4% à 6,1% d’un mois à l’autre ;
- ele maintien des avoirs nets en devises à un niveau acceptable, atteignant 11.291 MDT ou l’équivalent de 103 jours d’importation à la date du 25 septembre 2013 contre 9.983 MDT et 98 jours, à la même date de l’année dernière.
En revanche, le Conseil a signalé certaines évolutions négatives, à savoir :
- ala poursuite des pressions sur la balance des paiements avec le maintien du déficit courant à un niveau élevé, au cours des huit premiers mois de l’année en cours, soit 5,4% du PIB contre 5,7% une année auparavant et ce, en raison du creusement du déficit du commerce extérieur ;
b- la poursuite de la baisse des investissements directs étrangers (-0,7% au cours des huit premiers mois de 2013) ;
- c- le repli de l’excédent de la balance des opérations en capital et financières d’environ 790 MDT ;
- d- la persistance des pressions sur le taux de change du dinar, en relation avec l’évolution des indicateurs économiques et financiers, enregistrant une baisse de 7,7%, depuis le début de l’année et jusqu’au 20 septembre, vis-à-vis de l’euro et de 5,4% par rapport au dollar américain ;
- ele maintien, à des niveaux élevés, des besoins des banques en liquidité, au cours du mois de septembre 2013 et pour le cinquième mois consécutif, ce qui a amené la BCT à poursuivre l’octroi de facilités au secteur bancaire au titre du refinancement, afin de réguler la liquidité du marché monétaire au vu de l’évolution de ses facteurs déterminants objectifs tels que précisés lors de précédents communiqués;
- fla poursuite du ralentissement du rythme des dépôts auprès du système bancaire, au cours des huit premiers mois de l’année en cours (hausse de l’encours de 3,7% contre 5% au cours de la même période de 2012), surtout les dépôts à vue et les comptes d’épargne ;
- g- la même tendance a été observée pour les concours à l’économie sur la même période (4% contre 6,9%) suite à la baisse des crédits à moyen terme et au ralentissement du rythme de ceux à long terme, en rapport avec l’atonie de l’activité d’investissement.
Après l’analyse de l’ensemble de ces évolutions, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur de la Banque Centrale.
- Le Conseil a également réitéré sa profonde préoccupation quant à l’exacerbation des tensions qui dominent la scène politique économique et sociale nationale à propos de la question de la préparation pour la phase restante de la période transitoire sur les plans gouvernemental et parlementaire, ce qui a engendré un climat d’incertitude et de manque de visibilité de nature à entraver la mise en œuvre d’une politique monétaire rationnelle et efficiente, et à handicaper les efforts de relance de l’investissement, de création de nouveaux postes d’emploi et de réduction des disparités régionales.
A la lumière de ce qui précède, le Conseil ne peut que lancer un appel à toutes les parties et acteurs politiques, ainsi qu’à toutes les composantes de la société civile, afin d’agir de leur mieux pour garantir les conditions permettant de relever le défi crucial du développement économique pour la période restante de la phase transitoire.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.gov.tn)
Communiqué du Conseil d’Administration de la B.C.T réuni le 30 octobre 2013
Le Conseil a entamé ses travaux en passant en revue les développements récents de la conjoncture économique internationale. Il a examiné les prévisions actualisées de la croissance économique mondiale du FMI pour les années 2013 et 2014, qui ont été révisées à la baisse à 2,9% et 3,6%, respectivement, et ce, en rapport surtout avec l’aggravation des risques liés au ralentissement de l’activité économique dans plusieurs pays émergents outre les répercussions de la réduction des dépenses publiques aux Etats-Unis et la poursuite de la récession dans la Zone Euro, quoique à un rythme moins accéléré que celui de l’année précédente.
Au plan national, le Conseil a pris connaissance des estimations récentes de la croissance économique pour les années 2013 et 2014 et qui devraient s’établir à 3,6% et 4% aux prix constants, respectivement, contre 3% et 3,7% prévus par le FMI pour les deux mêmes années.
Lors de son examen de l’évolution des derniers indicateurs conjoncturels, le Conseil a relevé la stagnation de l’indice de la production industrielle au mois de juillet et de la tendance à la hausse poursuivie par les principaux indicateurs du secteur touristique au mois de septembre 2013 et ce, pour le deuxième mois consécutif après le repli enregistré au mois de juillet.
En outre, le Conseil a noté la poursuite de la tendance baissière de l’indice des prix à la consommation pour le troisième mois consécutif, avec un taux d’inflation revenant au niveau de 5,8% en glissement annuel au mois de septembre 2013 contre 6% le mois précédent. Par ailleurs, le déficit de la balance courante est demeuré à un niveau élevé au cours des neufs premiers mois de l’année courante (6,1% du PIB contre 6,6% un an plus tôt).
Dans ce même cadre, la Banque Centrale a pu maintenir les avoirs nets en devises à un niveau satisfaisant, soit 11.371 MDT ou l’équivalent de 104 jours d’importation en date du 29 octobre 2013 contre 9.688 MDT et 93 jours à la même date de l’année 2012.
Le Conseil a, également, pris note de la légère atténuation du déficit de la liquidité bancaire au mois d’octobre 2013, ce qui a permis de réduire les interventions de la Banque Centrale sur le marché monétaire revenant à 4.392 MDT jusqu’au 29 octobre contre 4.715 MDT pour tout le mois de septembre. En outre, le taux d’intérêt moyen sur ce marché a enregistré une baisse, au cours de la même période, soit 4,66% contre 4,72%. Par ailleurs, le rythme d’accroissement de l’encours des dépôts auprès du système bancaire et du volume total des concours à l’économie ont accusé un ralentissement au cours des neuf premiers mois de l’année courante par rapport à la même période de l’an passé.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a mis l’accent sur la nécessité du suivi minutieux des indicateurs économiques et des équilibres financiers internes et externes, tout en appelant à la mise en place des réformes nécessaires capables de contourner les risques qui menacent ces équilibres et permettant ainsi le regain de confiance dans les perspectives de l’économie nationale, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.gov.tn).
Communiqué du Conseil d’Administration de la B.C.T réuni le 27 novembre 2013
Au début de ses travaux, le Conseil a examiné les évolutions récentes de l’environnement économique international, notamment les prévisions actualisées de l’OCDE relatives à la croissance économique mondiale pour les années 2013 et 2014. Celles-ci ont été révisées à la baisse à 2,7% et 3,6%, respectivement, en relation surtout avec le ralentissement sensible de la croissance dans les principales économies émergentes, ce qui devrait affecter négativement le rythme d’activité dans les pays avancés. Aussi, les principales banques centrales ont-elles maintenu leurs politiques monétaires accommodantes visant le soutien de l’activité économique, ce qui a marqué positivement l’évolution des indices des principales bourses mondiales.
S’agissant de l’économie nationale, le Conseil a passé en revue les derniers indicateurs de la croissance économique durant le troisième trimestre de 2013 au cours duquel le PIB s’est accru, selon les données de l’INS, de 2,4% aux prix constants et en glissement annuel, contre 3,2% aussi bien pour le trimestre précédent que pour la même période de l’année dernière, ce qui a porté le taux de croissance à 2,8% pour les neuf premiers mois de l’année en cours. Ce ralentissement du rythme de la croissance s’explique par la contraction enregistrée au niveau du secteur agricole (-3,3%) et celui des industries non manufacturières (-0,4%), surtout le secteur des mines, outre la quasi-stagnation des industries manufacturières (+0,2%).
L’affaiblissement du rythme de l’activité a été relativement atténué grâce à l’évolution positive enregistré dans le secteur des services marchands, notamment les transports et les télécommunications, mais aussi dans les activités non marchandes liées aux services administratifs. Compte tenu de cette évolution, le Conseil a noté que l’actualisation du taux de croissance attendu pour l’année 2013 de 3,6% à 3% demeure quelque peu optimiste car sa réalisation requiert une croissance d’au moins 3,7% au cours du quatrième trimestre de cette année.
Par ailleurs et outre la faiblesse du rythme de la croissance suscitée par l’atonie de l’investissement que reflètent le repli des importations des biens d’équipement et la décélération du rythme des crédits à moyen et long termes au cours des dix premiers mois de l’année en cours contre une augmentation des IDE de 13% au cours de la même période, le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant les données relatives à l’emploi qui font état d’une poursuite de la hausse du taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur de 1,9 point de pourcentage au cours du troisième trimestre de 2013 pour s’établir à 33,5% ou 248 mille personnes et ce, malgré un léger repli du taux de chômage global par rapport au trimestre précédent revenant à 15,7%.
Sur un autre plan, le Conseil a noté que la stabilité de l’évolution de l’indice des prix à la consommation pour le deuxième mois consécutif au niveau de 5,8% en glissement annuel au mois d’octobre 2013, ne devrait pas occulter l’accélération du rythme de l’inflation de base (hors prix des produits encadrés et des produits frais) qui a atteint 6,9% au même mois contre 6,8% en septembre dernier. En outre, la poursuite de l’aggravation du déficit courant (6,5% du PIB pour les dix premiers mois de l’année en cours contre 6,9% une année auparavant) sous l’effet du déficit des échanges commerciaux malgré l’amélioration du rythme des exportations et le ralentissement des importations, a amplifié les besoins de financement extérieur et le recours davantage à des ponctions sur les réserves en devises. Celles-ci se sont établies à 11.673 MDT ou l’équivalent de 107 jours d’importation en date du 25 novembre 2013, contre 9.486 MDT et 91 jours à la même date de 2012.
En ce qui concerne l’évolution des indicateurs monétaires, le Conseil a constaté la poursuite de l’amélioration de la liquidité enregistrée depuis le début du mois de septembre dernier, ce qui a engendré un certain repli du volume des interventions de la Banque Centrale au titre des opérations de politique monétaire qui a varié entre 4.386 MDT en moyenne au mois d’octobre et 4.112 MDT au 27 novembre. Le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a oscillé, au cours de cette période, entre 4,66% et 4,75%.
Lors de l’examen des indicateurs relevant de l’activité du secteur bancaire au cours des dix premiers mois de l’année en cours, le Conseil a noté que l’encours des dépôts a retrouvé son rythme d’évolution enregistré au cours de la même période de l’année 2012 (5,2%) contre une poursuite de la décélération des concours à l’économie par rapport à la même période de 2012 (5,8% contre 7,8%).
Compte tenu de ces évolutions, le Conseil a de nouveau insisté sur la gravité des tensions persistantes sur les équilibres financiers internes et externes et ses retombées négatives sur les perspectives de la croissance et de l’emploi pour les années futures ; ce qui rend impératif une prise de conscience accrue de tous de la nécessité d’instaurer la stabilité politique et sociale et d’entreprendre les mesures urgentes permettant la maîtrise de l’évolution des déficits du secteur extérieur et des finances publiques et le dérapage de l’inflation. Il recommande également l’accélération de la mise en place des réformes structurelles relatives aux systèmes financier et fiscal, à la politique des subventions et des investissements publics, dans le cadre d’un plan de développement à moyen terme permettant une meilleure visibilité aussi bien pour les agents économiques que pour les partenaires étrangers, et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn).
Communiqué du Conseil d’Administration de la B.C.T réuni le 25 décembre 2013
Le Conseil a passé en revue, au début de ses travaux, les principaux faits marquants de la conjoncture économique internationale, puis a procédé à l’analyse des évolutions récentes et des indicateurs économiques, financiers et monétaires à l’échelle nationale.
Sur le plan international, les derniers indicateurs économiques conjoncturels font état d’un affermissement relatif du rythme de l’activité dans les pays avancés au cours du dernier trimestre de l’année en cours, avec la persistance, toutefois, de certains risques, outre le ralentissement économique observé dans les pays émergents ayant constitué, au cours des années passées, la locomotive de la croissance mondiale.
Concernant l’économie nationale, et lors de l’examen de l’activité des principaux secteurs économiques, le Conseil a relevé une décélération du rythme de la production industrielle où la hausse de l’indice général de la production s’est limitée, au mois d’août 2013, à 0,3% en glissement annuel, contre 4,2% une année auparavant, suite notamment à une contraction de la production non-manufacturière. En revanche, le Conseil a souligné l’évolution positive des exportations, à la fois, des industries du textile, habillement, cuir et chaussures, et des industries mécaniques et électriques, outre la reprise des importations des matières premières et demi-produits. Par ailleurs et concernant les services, le Conseil a constaté un repli des indicateurs touristiques au mois de novembre 2013, parallèlement à l’activité du transport aérien.
S’agissant de l’inflation, le Conseil a souligné la stabilité de l’évolution de l’indice général des prix à la consommation pour le troisième mois consécutif, au niveau de 5,8%, en glissement annuel, au mois de novembre 2013, portant le taux d’inflation moyen à 6,1% durant les onze premiers mois de 2013, contre 5,5% au cours de la même période de l’an passé. Du côté de l’inflation de base, (c.à.d. hors prix des produits encadrés et frais), ce taux a enregistré une baisse relative de son rythme d’accroissement pour s’établir à 6,7% en glissement annuel en novembre 2013 contre 6,9% en octobre. A ce titre, le Conseil considère que les niveaux actuels des prix constituent l’un des principaux facteurs de tension sur les équilibres financiers, étant signalé que certains indicateurs signalent le risque d’une poursuite des pressions inflationnistes au cours des prochains mois.
Lors de l’examen des statistiques relatives au secteur extérieur, le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant les pressions continues sur l’équilibre des paiements courants, ce qui a porté le déficit courant à 7,1% du PIB au cours des onze premiers mois de l’année en cours contre 7,6% un an plus tôt, et ce, en relation avec la persistance du déficit commercial à un niveau élevé, avoisinant 958 MDT par mois, en dépit d’une baisse de 1,5% enregistrée par rapport à la même période de 2012.
Cependant, les répercussions de ce déficit sur les réserves en devises ont été atténuées par le recours à la mobilisation de ressources extérieures conjuguée à l’amélioration des flux des investissements directs étrangers sur la période de 12,5%, ce qui a porté les avoirs nets en devises à près de 11.736 MDT ou l’équivalent de 108 jours d’importation en date du 24 décembre 2013, contre 11.324 MDT et 103 jours au terme du mois de septembre dernier.
Pour ce qui est de l’évolution des indicateurs monétaires, le Conseil a noté l’accroissement des besoins en liquidités des banques au cours du mois de décembre 2013. En conséquence et en vue d’atténuer les tensions sur le marché monétaire, la Banque Centrale a procédé à des opérations de refinancement sur ce marché qui ont atteint un volume global de 4.793 MDT, en moyenne quotidienne, contre 4.537 MDT au mois de novembre dernier. Corrélativement à l’évolution de la liquidité bancaire, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a atteint 4,74% depuis le début de décembre contre 4,75% le mois précédent.
A l’examen des derniers indicateurs d’activité du secteur bancaire au cours des onze premiers mois de l’année en cours, le Conseil a signalé que l’encours des dépôts a repris son rythme d’évolution enregistré au cours de la même période de 2012 (6,3% contre 6%). Néanmoins, la décélération du rythme des concours à l’économie s’est poursuivie par rapport à la même période de l’année précédente (6% contre 8,1%).
Pour ce qui est de l’évolution du taux de change, et parallèlement à l’apparition des signes de détente de la situation politique sur le plan national et d’une meilleure conduite des opérations sur le marché de change interbancaire, le dinar a enregistré une hausse de sa valeur depuis le début du mois courant, de 0,5% et 1,2% vis-à-vis de l’euro et du dollar, respectivement. Cette amélioration relative ne saurait, toutefois, occulter la poursuite des pressions sur le marché des changes domestique.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a conclu que la poursuite des évolutions enregistrées depuis plusieurs mois, aussi bien au niveau de la balance des payements qu’au niveau de l’inflation ou du taux de change, exerce des pressions accrues sur les secteurs de production et sur les équilibres financiers tant internes qu’externes, ce qui exige, l’adoption des mesures urgentes nécessaires afin d’en circonscrire les effets d’une part, et d’accélérer le rythme des réformes structurelles, économiques, financières et institutionnelles indispensables, d’autre part.
Au vu de la situation du marché monétaire et de la nécessité de sa régulation, et eu égard aux impératifs de surveillance des équilibres financiers d’une part et de la poursuite de l’effort du financement adéquat de l’activité économique d’autre part, le Conseil a décidé :
- -De procéder à un ajustement technique des taux d’intervention de la B.C.T sur le marché monétaire par l’augmentation du taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de 50 points de base, pour le porter de 4% à 4,5%, et le resserrement du corridor de ces taux en adoptant des marges symétriques de 25 points de base pour les facilités de dépôt et de prêt*.
- -De réduire le taux de la réserve obligatoire des banques auprès de la Banque Centrale, de 2% à 1%**.
De même, le Conseil a pris connaissance de l’augmentation du taux minimum de rémunération de l’épargne à 3,25% et de l’adoption de l’instrument de swap de change parmi les outils d’intervention de la Banque Centrale pour réguler le marché monétaire. Il a été également avisé de la circulaire aux établissements de crédit à paraitre concernant le renforcement des exigences de couverture des risques de crédit par les provisions.
*cet ajustement technique n’ayant pas d’impact sur le TMM ; taux de référence pour les taux débiteurs des banques.
**cette réduction, outre le fait qu’elle fournit plus de liquidités aux banques, permet de mieux rationnaliser l’intervention de la B.C.T sur le marché monétaire.
(Pour plus de données sur la conjoncture économique et financière, consulter le site web de la Banque Centrale de Tunisie www.bct.gov.tn).